Beauvoir choque et fait parler d'elle.
Son analyse de la condition féminine à travers les civilisations, les mythes, les religions, l'anatomie et les traditions fait scandale, elle parle de la maternité et de l'avortement, qui est considéré comme un homicide à cette époque. Le mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. Les gens en parlent et sont choqués, mais le problème de sujet tabou refait toujours surface.
L'influence d'une oeuvre.
Le Deuxième sexe a fait fonction de révélateur et a eu une influence importante sur plusieurs générations de lectrices et d’intellectuelles. Cette oeuvre va apparaître au fur et à mesure comme l’ouvrage fondateur du nouveau féminisme, comptant beaucoup dans l’histoire du mouvement des femmes. En 1953 aux Etats-Unis, une fois traduit, il y deviendra un classique très travaillé dans les universités et contribuera à la construction du concept de « gender », le genre, le sexe socialement construit. Le cinquantenaire récemment fêté montre la persistance de l'influence du Deuxième sexe.
L'impact d'une féministe hors-pair.
«Son impact est absolument énorme, dit Viviane Namaste, directrice par intérim de l’institut. Dans les universités, les gens lisaient son travail [...] mais aussi suivaient ses actions politiques. Simone de Beauvoir n’était pas seulement une théoricienne dans sa tour d’ivoire. C’est quelqu’un qui voulait changer le monde en même temps.»
A Montréal, un Institut Simone de Beauvoir a été fondé à l’université Concordia en 1978 avec la bénédiction de l’intéressée, consacré à l’étude et à l’enseignement de la condition féminine et du rapport entre les sexes, ainsi qu’à l’éducation populaire, au soutien de groupes communautaires et de groupes de femmes .
~> Simone de Beauvoir participant à la manifestation en faveur de l'avortement & la contraception.
Quelques lois essentielles qui ont fait évoluer le statut de la Femme.
1944 : Les femmes ont le droit de vote en France depuis le décret du 21 du gouvernement provisoire de la République, présidé par le général De Gaulle.
1965 : Possibilité d’exercer une activité professionnelle sans le consentement du mari.
1967 : Loi Neuwirtz autorisant la contraception.
1975 : La loi Simone Veil dépénalise l'avortement est définitivement adoptée en 1979.
1974 : Principe d’égalité de rémunération entre hommes et femmes pour travaux de valeur égale.
1985 : Loi sur l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et des parents dans la gestion des biens des enfants mineurs.
1992 : Véronique Neiertz fait voter la loi qui pénalise le harcèlement sexuel au travail, les violences familiales et les commandos anti-IVG.
1993 : Autorité parentale conjointe.
2000 : Loi relative à l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
2002 : La lutte contre le harcèlement moral au travail est abordée dans la loi.
2006 : Loi sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
~> 1982. Manifestation à l'occasion des Etats généraux contre la misogynie à la Sorbonne.
~> 2003. Manifestation des femmes contre les violences sexistes et les ghettos.
Cependant, certaines questions sont plus complexes : la garde des enfants, en général attribuée aux femmes en cas de divorce, reproduit la division traditionnelle des rôles. Elles doivent non seulement travailler mais aussi s'occuper de tâches en rentrant chez elles, de ce fait cela entrave leur carrière professionnelle. Chez les femmes, au travail, le temps partiel est souvent contraint et tend à devenir la norme. La réussite des femmes se fait surtout dans des domaines qui subissent une certaine désaffection de la part des hommes, comme la fonction publique ou l'enseignement, qui sont relatifs aux soins, aides. En revanche, les femmes occupent environ 2 % des postes de numéro un ou deux des entreprises françaises de plus de 500 salariés et moins de 5 % des postes de direction en science de l'Union européenne. Pour autant certaines professions se sont féminisées sans perdre de leur « valeur sociale » comme le droit, médecine, journalisme ...
Ailleurs dans le monde, l'accès des femmes aux études supérieures n'a pas toujours conduit à l'égalité avec les hommes. Dans nos régions, un certain culte des conduites viriles et de la violence, en particulier dans les milieux populaires, selon les féministes, pourrait conduire à une remise en cause de l'égalité des femmes et des hommes.
Conclusion sur le combat des femmes : Même si plusieurs feministes se sont battues pour les droits des femmes et l'égalité des deux sexes, le combat est loin d'être terminé. Il reste encore un long chemin à parcourir avant de combler toutes les différences et abolire enfin l'injustice dont les femmes sont encore victimes.
http://www.youtube.com/watch?v=-qUPC4Ll6oo
Info de dernière minute : La mention «Madame» aura la même signification générique que «Monsieur», une dénomination qui «ne préjuge pas du statut marital de ces derniers», précise la circulaire. Les mentions «nom de famille» (dans le Code civil depuis une loi de 2002) et par «nom d'usage» replaceront aussi le «Mademoiselle». Depuis quelques temps les associations féministes telles que Chienne de Garde avaient fait de la disparition de "Mademoiselle" dans les formulaires administratifs leur cheval de bataille. Jugeant cette appellation sexiste puisque ne trouvant aucun pendant chez l'homme et livrant leur statut matrimonial, les féministes réclamaient la suppression de ce vocable. Le "nom d'épouse" et "nom de jeune fille" seront également retirés des formulaires.